Sortir du nucléaire

Le nucléaire n’est pas une fatalité ! S’il est considéré comme LA réponse française à la réduction des gaz à effet de serre, il répond surtout à des enjeux économiques et stratégiques qui voilent des conséquences irrémédiables sur l’environnement et sur les sociétés : contamination des sols et des eaux, déchets à conserver sous bonne garde pendant 15000 ans, épuisement rapide de l’uranium (30 ans selon les ressources actuellement connues). Si le nucléaire couvre 78 % de nos besoins en électricité, il ne représente que 17 % du total des énergies utilisées en France. Le réseau « sortir du nucléaire » a étudié des scénarii de sortie en 10 et 20 ans. Comment faire ? Il y a deux types de démarches conjointes : les économies d’électricité et les offres d’électricité sans nucléaire.

Economies d’électricité

Le fonctionnement du cycle nucléaire nécessite à lui seul l’usage de plusieurs réacteurs. Les pertes électriques dues à la centralisation de la production seraient réduites avec des productions locales. Le parc nucléaire français permet aussi à EDF d’exporter le septième de la production totale. Ces économies sur le système électrique représenteraient près de 20% de la production ! De nombreuses économies d’énergies peuvent être réalisées en réduisant la demande avec des constructions mieux isolées, l’utilisation d’appareils économes, etc. et ce dans les secteurs de l’industrie du tertiaire ou de l’habitat. L’association Negawatt propose sur ce sujet de nombreux champs d’actions. 

Offres d’électricité sans nucléaire

Les possibilités de production de l’électricité sans nucléaire sont déjà connues. Il manque seulement quelques volontés pour les développer. Plusieurs offres sont proposées de la production locale d’électricité à la production de masse : éolien, hydroélectricité, photovoltaïque, géothermie, biomasse, hydrogène. Ces offres en énergies renouvelables pourraient être multipliées par 3 à l'horizon 2050 et permettre de sortir du nucléaire en 2035 et de se passer des énergies fossiles en 2050 (cf scénario Négawatt 2017-2050). La cogénération a l’avantage de produire de la chaleur et de l’électricité en même temps, elle est très employée en biomasse dans certains pays. Les ressources françaises en biomasse permettrait de produire jusqu’à 71 Twh en 10 ans. Notons que le moteur Stirling est une solution déjà utilisée dans l’habitat en Allemagne.

Ces scénarii démontrent que des solutions sont envisageables en combinant économies d’énergies et offres majoritairement renouvelables. Seul manque le courage politique. Si la France décidait d’employer ses cerveaux non plus à la recherche d’hypothétiques solutions sur de nouvelles formes d’énergies nucléaires qui pourraient voir le jour dans 50 ans mais à l’amélioration et la recherche des énergies renouvelables et locales (et non nuisibles) utilisables dès maintenant, alors les scénarii deviendraient réalistes.

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